L'échange entre le passé et le présent et entre l'Extrême-Orient et l'Extrême-Occident dans le domaine artistique tisse des dialogues permanents, en particulier pour la musique depuis la fin du XIXe siècle. L'idée et l'inspiration culturelle englobent une vision qui va de l'exotisme le plus caricatural jusqu'aux aspects les plus philosophiques dans des registres différents : on comprend la richesse du sujet.
Pour un compositeur d'Extrême-Orient, riche d'une grande tradition, le processus de création trouve le plus souvent un équilibre entre la tradition et ses racines et la modernité et son nouveau langage. Tout en abandonnant une forme classique formelle pour rejoindre une avant-garde résolument contemporaine, et en gardant à l'esprit la relation au temps, une création conservera en elle le souffle de ses racines culturelles. La musique contemporaine avec son écriture proprement occidentale issue d'une pratique plus individualiste et internationale se développe vers la « multi-culturalité » et la « trans-culturalité ». Cette tendance occidentale de « fusion » à la rencontre d'une autre culture proche ou lointaine est également un questionnement central des arts traditionnels Extrême-Orientaux, dans un cheminement inverse.
Lorsque les pays d'Extrême-Orient cherchent à sauver et à conserver leurs arts traditionnels mis en péril par la modernisation, ils mènent une réflexion sur la conservation de l'identité dans la création d'aujourd'hui. La musique Nanguan, un genre de musique de lettrés classiques qui a évolué de son origine locale jusqu'aux scènes internationales est un exemple de l'évolution à travers différentes étapes depuis la conservation patrimoniale jusqu'à une créativité qui va à la rencontre de l'Occident.