Le monde- Musique, vol II : Le monde-musique et son solfège François NICOLAS
Livre - Broché
AEDAM MUSICAE
Référence: AEM-149 9782919046270
347 pages
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Comment comprendre que la musique puisse constituer un monde à part (ce qui n’est pas dire un espace autarcique), un monde qu’on nommera monde-Musique, un monde fait de morceaux de musique plutôt que de musiciens, un monde où l’existence se concentre dans des morceaux singuliers qu’on appellera œuvres, un monde dont l’intensité sensible relève de l’écoute, un monde dont l’autonomie relative procède d’une logique originale (le solfège), un monde que les musiciens ne cessent de visiter pour y prêter leur corps en jouant sans parler, un monde apte à résonner/raisonner avec un environnement non musical??
Répondre, avec la rigueur requise, à ces questions nécessitera quatre tomes : successivement une théorie de l’écoute musicale à l’œuvre (I), une théorie de la logique d’écriture légitimant qu’on parle ici d’un «?monde?» musical (II), une théorie de cette discursivité langagière propre au musicien qu’on nommera intellectualité musicale (III), une théorie de ces rapports du monde-Musique avec son environnement qu’on nommera raisonances (IV).
II. Le monde-Musique et son solfège
La musique vit d’un grand écart : d’un côté art de l’écoute (I), elle est l’emblème – avec la poésie – du sensible « concret » qui ravit ; de l’autre, discipline de l’écriture (II), elle est l’emblème – avec la mathématique – de l’intelligible « abstrait » qui se déchiffre.
Et c’est cette tension vivifiante qui rend la musique capable de faire monde propre.On théorisera le monde-Musique – à la lumière de la mathématique (Grothendieck) et à l’ombre de la philosophie (Badiou) – en soutenant que son cœur logique est cette écriture spécifiquement musicale – le solfège – déjà millénaire.
Ce faisant, il s’agira donc de tirer toute consé-quence du fait que la musique est le seul art à s’être jamais doté de sa propre écriture.En quel sens entendre une telle existence du « monde-Musique » ?
Quels en sont les acteurs et les corps, les opérations et les instruments, la logique et les frontières, les relations et les processus ?
À quelles conditions ce monde ne deviendra-t-il pas submergé, au XXIe siècle, par l’inflation numérique et sonore ?