Il n’existait pas de grand livre d’art consacré à la musique vénitienne : le voici. Il nous montre que, dans la Cité des Doges, les sons et les couleurs de la lagune sont partout : à l’opéra, chez Monteverdi, Cavalli et jusque dans les célèbres concertos de Vivaldi. Cet ouvrage richement illustré permet au lecteur de découvrir comment Venise a inventé l’opéra public – véritable étendard de l’exubérance baroque mêlant poésie, musique, peinture, architecture et danse. À cette époque, les arts ne connaissaient pas de frontières : le chant se peignait et l’on peignait pour la scène ; au centre de ses fameuses «Noces de Cana», Véronèse se représentait lui-même, accompagné de Tintoret et de Titien, tous trois non pas en train de peindre mais de jouer de la musique…
Parallèlement à l’émergence, dans ses «ospedali», de la première grande école instrumentale d’Occident, en exportant son modèle de spectacle lyrique dans l’Europe entière, la Sérénissime a accouché de rien de moins que la musique moderne. Nulle autre cité ne pouvait engendrer de si profondes mutations artistiques, dont les traces sont aujourd’hui encore visibles partout.