Né à Haïfa en 1922, Ivry Gitlis réclame un violon à l'âge de cinq ans, et son entourage se cotise pour lui en offrir un. Remarqué par Bronislaw Huberman, l'enfant prodige est envoyé avec sa mère à Paris, où il obtient à treize ans un premier prix au Conservatoire national. Il étudiera avec les plus grands maîtres (Flesch, Enesco, Thibaud) en Belgique, à Londres et à Paris. C'est le début d'une carrière de violoniste la plus libre et anticonformiste qui soit. Sa participation au concours Marguerite Long-Jacques Thibaud est ainsi l'occasion d'un scandale mémorable.
Ce musicien hors normes, qui sera le premier artiste israélien à se produire en URSS, ne connaît pas de frontières et est aussi heureux dans le répertoire classique que dans le jazz ou la musique populaire. En 1972, il fonde les Nuits de Vence, sorte de Woodstock de la musique classique. Il continue à donner des concerts, et depuis une trentaine d'années se rend souvent au Japon où il est adoré du public.
L'Âme et la Corde est à l'image de cet homme exceptionnel. Ivry Gitlis y raconte avec une passion et un style inimitables ses relations à son instrument, à la musique, au public. On y découvre la personnalité attachante de l'un des violonistes les plus prodigieux de notre siècle.