1 vol. (492 p.) ; illustrations en noir et blanc ; 21 x 17 cm
- Paris - 2009
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"C’est plutôt d’une tragédie musicale que je cherche le sujet. Créer quelque chose comme les tragédies grecques, mais quelque chose de tout moderne, ou plutôt d’éternel. C’est le sujet qu’il me manque (et c’est beaucoup !), car la forme, je la vois assez bien. Elle procéderait à la fois de la tragédie antique, de la tragédie française, et de l’oratorio classique. […] Et quelle admirable chose ce serait ! Et cette tragédie aurait la grandeur d’une pièce grecque, et serait musicale comme elle. Le difficile, c’est d’en faire un véritable drame, fort, concis, qui soit du théâtre, mais du beau théâtre. Comme Corneille et Racine ont fait du théâtre. Nous penserons à tout cela plus tard, à Rome. Pour le moment, je me perds dans des thèmes de quatuor, et je lis Werther, qui est un livre admirable. » (Lettre du 9 janvier 1896 à Daniel Halévy)
Henri Rabaud (1873-1949) fait partie de ces compositeurs français « modernes » qui vécurent malgré eux dans l’ombre de Debussy et Ravel et ont – pour cette raison – été injustement écartés par la postérité. La publication de ce choix de lettres de Rabaud à Daniel Halévy et au compositeur Max d’Ollone – la plupart écrites lors du séjour de Rabaud à la villa Médicis, en tant que Grand prix de Rome (1894) – nous dévoile pourtant les pensées passionnantes d’un jeune homme désireux d’apporter sa contribution à une réflexion sur la modernité « fin de siècle ». Cette correspondance détaille en effet par le menu toute l’ambition des conceptions artistiques de Rabaud.