L'histoire est parfois d'une troublante injustice : adulé de son vivant, glorifié après sa mort, le compositeur Louis-Ferdinand Hérold (1791-1833) est aujourd'hui bien oublié. Qui se souvient que son chef-d'oeuvre, Le Pré aux Clercs, dépassa 1500 représentations en moins de soixante ans ? Il est certes des gloires éphémères qui ne méritent pas d'être ressuscitées. Mais relire aujourd'hui les partitions d'Hérold assure dans son cas du contraire. Si les dix dernières années de sa vie sont depuis longtemps documentées, sa jeunesse peut encore faire l'objet d'intéressantes ré flexions : pour preuve ce livre consacré aux deux voyages du compositeur (1812-1815 et 1821). Une première partie étudie certains aspects historiques ou esthétiques de cette période de formation, tandis que la seconde propose l'édition critique de la correspondance entretenue par Hérold et sa mère durant ses longs mois d'absence.