Printemps 1909. Les spectateurs du théâtre du Châtelet ouvrent des yeux émerveillés sur une révolution artistique qui marquera tout le siècle. Une explosion de rythmes et de couleurs secoue un ballet devenu gris à force de routine. Réunie autour de Diaghilev, la génération montante des danseurs, chorégraphes, peintres et musiciens russes apporte l'éblouissante démonstration que la danse peut être autre chose qu'un aimable divertissement.
Il ne s'agit plus d'offrir un écrin aux jolies ballerines. Les hommes sont désormais de la partie avec Nijinsky, Bolm, Fokine... Mais surtout Serge Diaghilev convoque sur scène poètes, peintres et compositeurs de talent. Le meilleur de la Russie s'offre aux spectateurs parisiens. Cinq ans plus tard, toute auréolée des scandales du Sacre du printemps et de L'Après-midi d'un faune, la compagnie qui a emballé Monte-Carlo, Bruxelles, Londres, Berlin, Rome... est au sommet de sa gloire. Mais la déclaration de guerre brise net son élan. Danseurs mobilisés, voies de communication coupées, théâtres fermés.