Jules Massenet (1842-1912), l’auteur de Manon et Werther, compte parmi les compositeurs français les plus méconnus et les plus dépréciés.
Déjà, de son temps, certains le considéraient comme “la fille à Gounod”. Il était difficile d’avoir sur lui un point de vue équitable. Vers la fin de sa carrière, le goût musical dominant changea et l’on détesta ce que la génération précédente avait adoré. Et alors que la plupart de ses œuvres tom-baient dans l’oubli, on le réduisit à peu de chose. Il était devenu le “compositeur de la femme”, un démagogue usant de toutes les ficelles pour conquérir son public, un habile faiseur peu inspiré. Ces jugements à l’emporte-pièce finirent par constituer un point de vue officiel. Comme on ne jouait plus guère que quatre ou cinq de ses ouvrages, il devenait difficile de se faire une idée précise d’un artiste qui avait tout de même composé une trentaine d’opéras sans compter des ballets, d’innombrables mélodies, d’importantes pages instrumentales ou symphoniques, et qui ne saurait se ramener à quelques traits caricaturaux.
Alors que son œuvre a retrouvé le chemin des opéras, ce livre va nous aider à le redécouvrir. Car, dans ses meilleurs moments, Massenet fut un authentique poète lyrique.
Comme tous les volumes de la collection “Classica”, ce Massenet est enrichi d’un index, de repères bibliographiques et d’une discographie.