Selon un cliché qui a la vie dure, Rimski-Korsakov (1844-1908) serait l'auteur de quelques pièces pour orchestre (Schéhérazade, Capriccio espagnol, La Grande Pâque russe...) trop populaires pour être honnêtes. Lui qui a édité la partition de Boris Godounov serait également coupable d'avoir mutilé les oeuvres de ses compatriotes Alexandre Borodine ou Modeste Moussorgski... Ce livre entend réfuter ce fatras d'accusations et de jugements à l'emporte-pièce qui ne résistent guère à l'analyse.
À qui sait aller au-delà des apparences ou des présupposés, Rimski-Korsakov apparaît tel qu'il est : un homme attachant, qui occupa discrètement une place essentielle dans la grande aventure musicale de la Russie de la seconde moitié du XIXe siècle, auteur de mélodies, musiques de chambre, symphonies, et de nombreux opéras, qui mirent des décennies à s'imposer au répertoire et qui sont d'admirables réussites, comme Kitège ou son chant du cygne, l'ébouriffant Coq d'or.
Comme tous les volumes de la collection « Classica », ce Rimski-Korsakov est enrichi d'un index, de repères bibliographiques et d'une discographie.