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Le Solo de Trombone de Gounod ne fut jamais publié et la partition disparut bientôt de la circulation, étant déclarée perdue par l’ensemble de biographes du compositeur jusqu’à très récemment. Deux manuscrits ont permis la reconstitution de la présente édition. Le premier - une partie de trombone seul - fut découvert dans une brocante à la fin des années 1990, le second appartient à Frantz Couvez, tromboniste, qui en possède une photocopie reçue de son professeur, Gilbert Moisand. Différents éléments stylistiques confirmèrent rapidement qu’il s’agit bien d’une pièce de Gounod: le style général, proche des Six mélodies pour cor et piano de 1839, certains détours harmoniques - même si la main n’est pas encore tout à fait personnelle – et l’accompagnement de piano, qui ne fut pas sans poser quelques problèmes. L’aspect non pianistique d’autres œuvres du compositeur, déjà frappant dans les Mélodies pour cor, se retrouve en effet ici : Gounod n’était pas pianiste et détestait réaliser ce genre de réduction, détail confirmé par Gérard Condé. La présente édition réaménage donc certains passages (harmonie complétée ou redistribuée, figurations pianistiques améliorées, superpositions de mains réaménagées…).
Ce Solo est écrit en deux mouvements. Le premier, en sol mineur, débute par une introduction andante, étonnement développé par rapport à l’ensemble de la pièce. Ce tutti débouche sur un adagio cantabile en 6/8, véritable aria à la sensualité toute italienne. La ligne instrumentale, soutenue par un balancement régulier de triolet, épouse les contours d’une phrase vocale caractéristique de Bellini ou Donizetti, alors en pleine vogue à Paris. La seconde partie de la pièce en molto pomposo e ben marcato en si bémol majeur, fait office de cabalette, achevant par des figures en triolets d’une difficulté non négligeable.