Méthode de Boogie-Woogie au Piano
Sébastien Troendlé, pianiste et professeur, a élaboré cette méthode de Boogie-Woogie pour aider les élèves à travailler ce style de musique. Conseils techniques, morceaux sur-mesure, progression maîtrisée permettent de comprendre comment se construit cette musique. Vous mettez en place la rythmique si particulière au Boogie, sans vous crisper. Puis les petites notes ajoutées à la mélodie feront "sonner" les morceaux. Des vidéos disponibles sur le site de www.sebastientroendle.com proposent de travailler et d'entendre les morceaux en versions lente et normale.
Le 2e volume propose les morceaux dans des versions plus avancées, plus abouties.
Presse
Entretien
Une nouvelle méthode de Boogie-Woogie
Après avoir fait revivre l'âme et l'histoire du boogie-woogie sur scène et au disque, le pianiste Sébastien Troendlé a imaginé une méthode consacrée à ce genre musical. Elle sort, ces jours-ci, aux éditions Lemoine.
Quelles sont les origines du boogie-woogie ?
C'est le blues, même si celui-ci s'exprime davantage à la guitare et par le chant. Ce style est apparu dans les Barrelhouses, ces ghettos noirs bordant le Mississippi. Cela explique que le boogie-woogie des origines ne tient pas compte de la qualité du piano : cette musique sonne naturellement, si le groove est préservé. En 1928, le pianiste américain Clarence "Pinetop" Smith (1904-1929) enregistra son célèbre Pinetop's Boogie Woogíe dont le nom s'imposa. Puis, au fil des décennies, ce genre devint plus "commercial" face au jazz qui, lui, s'imposa.
Vous avez réalisé cette méthode. Un simple recueil de pièces n'aurait-il pas suffi ?
Jusqu'à présent, on disposait soit de morceaux très simplifiés, agréables, mais musicalement limités, soit de quelques pièces originales réellement dificiles. J'ai donc composé des morceaux que j'ai déclinés en quatre niveaux progressifs, qui correspondent à la classification du répertoire "classique". Par exemple, le premier niveau s'adresse aux pianistes qui savent lire les notes et ont une petite aisance au piano. L'écriture rythmique est simplifiée et je valorise la mélodie principale. Les niveaux suivants deviennent de plus en plus complexes et on comprend que cette musique possède certaines "clés". ll faut notamment restituer des effets de "glissés". Cette écriture comporte aussi quelques risques. En effet, lorsqu'on maîtrise bien la "mécanique" du morceau, on en oublie le principal, c'est-à-dire la mélodie. Or, le boogie, c'est déjà du blues. Les interprètes qui jouent essentiellement des oeuvres "classiques" tireront profit de ce répertoire. Ils gagneront une meilleure stabilité rythmique et porteront une attention particulière aux lignes mélodiques de la main droite. Par ailleurs, j'ai réalisé des vidéos - gratuites et disponibles sur internet - de toutes les pièces présentées.
Quelle serait la descendance du boogie-woogie, aujourd'hui ?
C'est un répertoire qui vit toujours et ne s'est pas refermé sur son patrimoine, même s'il y a de fervents défenseurs de tel ou tel style de boogie. Cette musique supporte mal la simplification à outrance. On ne peut donc que l'enrichir, à partir dictées musicales qui sont nées... il y a un siècle !
Propos recueillis par Stéphane Friédérich
Pianiste n°99 (juillet-août 2016)