Intitulé Suisse, le premier volume des Années de pèlerinage de Liszt est né de ses impressions recueillies lors d’un long séjour en Suisse en 1835/36. La pièce la plus importante de ce recueil publié pour la première fois en 1841 est sans conteste Vallée d’Obermann qui, sur la base de deux thèmes contrastés, offre une multiplicité de variantes mélodiques, harmoniques et rythmiques. Cette composition exigeante tant sur le plan technique que celui de l’interprétation ne doit pas son titre à une vallée suisse au paysage attrayant, mais au roman épistolaire éponyme de l’écrivain français Étienne de Senancour. Se déroulant en Suisse, il met en scène un héros agité de tourments intérieurs dont le mal de vivre s’articule dans un dialogue avec la nature.
La partition de l’édition séparée de Vallée d’Obermann présentée ici est précédée d’un extrait du roman de Senancour qui pourra donner quelques pistes d’interprétation potentielles tout aussi importantes que les doigtés de Francesco Piemontesi.