Par rapport à la série des grands concertos pour piano de 1784–1786, le K. 537 semble à première vue plus conventionnel avec ses nombreux traits et procédés de figuration. Pourtant, c’est justement cette structure plus souple qui préfigure déjà les formes du romantisme précoce. En tout cas, il compte aujourd’hui parmi les concertos de Mozart les plus joués.
Le spécialiste de Mozart Andreas Staier enrichit cette édition Urtext de nombreux ajouts pratiques (sous forme d’ossias ou reproduits en petits caractères): non seulement il fournit des entrées, des cadences et des ornements stylistiquement adaptés ainsi que des doigtés, mais il complète aussi les passages de la partie de soliste restés lacunaires dans le manuscrit autographe. Henle propose ainsi une alternative bienvenue à la version jusqu’à présent admise de la partie de soliste de la première édition posthume datée de 1794 et qui contient des ajouts de l’éditeur Johann André.