C’est grâce au passionnant ouvrage de N. Gorenstein sur l’orgue post-classique français (voyez ci-après) que les Pièces de Benoist sont enfin sorties de leur purgatoire. Benoist (1794 † 1878) reçut une formation plus complète que celle de ses confrères, obtint un Grand Prix de Rome en 1815, fut nommé organiste de la Chapelle des Tuileries (successivement sous Louis XVIII, Charles X puis Napoléon III), et surtout fut le premier grand professeur d’orgue au Conservatoire de Paris, où il forma nombre d’élèves devenus célèbres par la suite, comme Lefébure-Wély et surtout Franck, qui lui doit énormément : de nombreuses formules et trouvailles de Franck se trouvent en fait déjà dans Benoist.
Benoist commença sa carrière en pleine période post-classique, et connut les grands changements progressivement introduits par Cavaillé-Coll. Sa musique, admirablement écrite et d’une élégance rare, reflète les transformations d’esthétique et intègre les nouveaux procédés disponibles (appels d’Anches, boite expressive, nouveaux timbres).
Ses quatorze chefs d’œuvre réunis dans ce volume montrent qu’il est le véritable fondateur de l’orgue symphonique français.
(Note de l'Éditeur)