Voici vingt petites fugues à quatre voix, courtes (une à deux minutes), très faciles à jouer. La pédale n’est pas nécessaire, et les registrations sont libres.
Publiées par Telemann en 1731, elles sont écrites dans chacun des modes ecclésiastiques alors encore en usage dans certaines églises d’Allemagne, pour servir de préludes au chant que devait ensuite entonner le chœur (par exemple un Magnificat). Ces modes n’étaient autres que différents tons majeurs ou mineurs, avec finale sur la tonique ou la dominante. Cependant Telemann, soucieux de guider l’intonation du chanteur, réussit ce tour de force de n’utiliser dans la partie supérieure de toute la fugue que les notes strictes du mode, sans aucune note étrangère ni modulation. Il s’en explique dans une préface complète contenant deux tableaux, l’un sur les modes eux-mêmes, l’autre sur la façon de les harmoniser.
Le langage est typiquement baroque, mais n’est pourtant pas celui de Bach. Ce recueil nous donne un autre aspect de la musique d’orgue à cette époque et convient aussi bien pour la pédagogie que pour la liturgie, ainsi que pour le concert.
(Note de l'Éditeur)