De tous les organistes post-classiques, le plus fameux, le plus célébré, le plus glorifié par ses pairs fut Nicolas Séjan (1745 † 1819). Même Fétis ou Choron, pourtant peu intéressés par l’art français de l’orgue au tout début du XIXe siècle, le saluent comme un grand maître. Génial improvisateur, il fut organiste à Notre-Dame de Paris et aux Invalides, mais surtout à Saint-Sulpice où il joua le gigantesque chef d’œuvre de Clicquot.
Malheureusement il ne publia qu’un Livre de pièces de piano. C’est sa veuve qui, regroupant quelques manuscrits laissés par son mari, fit paraître les seules Pièces d’orgue que nous connaissions de lui : trois fugues et trois Noëls. Elles nous montrent le langage qu’utilisait Séjan, souvent plus avancé que celui de ses contemporains (chromatismes, modulations lointaines, appoggiatures), et aussi comment Séjan tirait parti des particularités de son immense instrument (claviers au la grave, pédalier au fa grave, basson, etc).
Une première réédition moderne de ces pièces avait été faite peu après la deuxième guerre mondiale, mais en tirage limité et avec des erreurs (une variation manquante, indications de claviers inexactes, etc). L’une des fugues (sol mineur) avait également été publiée dans une anthologie. Le présent volume vient donc combler un vide important dans l’histoire de l’orgue post-classique français.
(Note de l'Éditeur)