Guillet (~1575 † 1654), organiste à Bruges, fut l’un des grands représentants de l’école d’orgue flamande d’où est sorti Titelouze, alors que la modalité basculait peu à peu vers la tonalité. Ses Fantaisies sont écrites en suivant l’une des dernières classifications modales (Zarlino) qui proposait douze modes, selon les échelles construites à partir de chaque note de l’octave d’ut à la. Guillet propose donc douze pièces, plus douze autres selon les mêmes modes transposés d’une 5te.
La Fantaisie est un genre qui fut traité par de nombreux grands maîtres : Costeley, Raquet, Du Caurroy, Le Jeune. Mais contrairement à ces deux derniers, Guillet a écrit ses pièces pour l’orgue et non pour les « instruments ». Chaque fantaisie a une personnalité propre, utilisant des procédés contrapuntiques différents et extrèmement variés. En même temps, Guillet est très respectueux du mode dans lequel il écrit, ce qui donne à chaque pièces une couleur caractéristique.
Guillet a publié ses Fantaisies en parties séparées, qu’il faut donc d’abord réduire en partition. La principale difficulté d’exécution réside dans les innombrables croisements qui rendent la lecture difficile et inconfortable. Pour la première fois cette édition résoud le problème en répartissant les voix de façon à supprimer toute gêne, tandis que la marche originale des parties reste toujours explicitée.
La plupart des pièces sont conçues pour un clavier, mais plusieurs peuvent avantageusement se jouer à deux claviers, soit en quatuor (une main sur chaque clavier), soit en alternant les claviers selon le plan de l’œuvre.
(Note de l'Éditeur)