Durant le XIXe siècle et la majeure partie du XXe, les organistes qui interprètent Bach utilisent les seize pieds selon un principe strict et admis par tous : toujours un 16’ à la Pédale, jamais de 16’ aux claviers. A part quelques cas particuliers cette règle s’applique sans exception, y compris dans le Plein-jeu (c’est la fameuse registration « Fonds 8-4 Mixtures » évoquée par Gorenstein dans le volume L’Interprétation de Bach dans la « grande Ecole d’orgue française » 1900 – 1960).
Pourtant un examen attentif des pièces d’orgue de Bach, des instruments que Bach a connus et des documents qu’il a lui-même rédigés amène à remettre complèment en question ce principe. Grâce à d’abondants exemples ce volume propose des solutions souvent fort différentes ; de nombreux Chorals, Trios ou grands Préludes et Fugues révèlent ainsi des aspects inattendus. Du coup les registrations des successeurs de Bach s’éclairent d’un jour nouveau, ainsi que les raisons pour lesquelles ce fameux principe a pris corps.
(Ce volume est une version revue, corrigée et complétée de l’article paru dans la revue La Tribune de l’Orgue en 2009-2010.)
(Note de l'Éditeur)