Très peu joué, très peu enregistré (seules quelques pièces isolées sont disponibles çà et là), ce Livre paru en 1685 est pourtant révolutionnaire. Alors que les deux premiers suivaient les traces de Nivers et contenaient des versets destinés à l’alternance avec le chœur pendant la Messe ou l’office, le Troisième Livre prend un virage complet : il ouvre la voie à l’orgue de concert en proposant uniquement des pièces d’orgue soliste, où l’organiste fait briller l’instrument et charme l’auditoire par des formules séduisantes (fanfares, variations sur des thèmes connus, récits d’opéra, etc).
De plus le langage de Lebègue évolue, l’ornementation devient plus classique, et surtout l’introduction de nombreux chromatismes de différentes sortes apporte des éléments neufs et fort expressifs encore inconnus.
L’influence de Lebègue se retrouvre clairement chez ses successeurs immédiats (Clérambault, Boyvin, Fr. Couperin qui lui a « emprunté » un thème) et plus lointains (les organistes post-classiques ne l’oublieront pas).
(Note de l'Éditeur)