Le De profundis de Lalande, sur le psaume 129, fait partie des chefs-d’œuvre du répertoire français à la fois majestueux, grave et poignant. 8 solistes sont nécessaires (3 dessus, 2 hautes-contre, 1 taille, 1 basse-taille et 1 basse), un chœur à 5 voix (dessus divisés, hautes-contre, tailles, basses-tailles et basses) et un orchestre à 5 parties à la française (avec hautes-contre, tailles et quintes de violons).
Selon Lionel Sawkins, cette première version connue du De profundis de Lalande (appartenant à la collection Philidor copiée en 1689-1690) a pu être composée pour les funérailles de la reine Marie-Louise d’Espagne, fille du frère de Louis XIV, Philippe, duc d’Orléans, et Henriette d’Angleterre. Lalande révisera profondément son œuvre par la suite. L’intérêt de cette version, jusqu’alors inédite du fait de la complexité de la copie, tient au style encore ambigüe entre le motet à double chœur propre au 17e siècle et le grand motet du 18e siècle où le petit chœur tend à disparaître au profit de sections solistes et chorales plus distinctes.